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Seeking for a person - Bojan Stojčić

Seeking for a person

Exposition de Bojan Stojčić (Sarajevo, BiH)

Sous le commissariat de Pierre Courtin (Duplex 100m2, Sarajevo)  

Où? : Galerie Showcase
Quand? 26 avril au 9 juin 2019

Visite commentée et apéro le vendredi 17 Mai à 18h30


Gratuit

Interview avec Bojan Stojčić réalisée par Pierre Courtin.

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Young man (30) from Sarajevo, BiH, seeks a person to discuss art with. Text: 00 387 62 130 153

Salut Bojan, on te connait peu encore en France, peux-tu rapidement te présenter ?

Je suis un jeune artiste, travaillant dans le domaine des arts visuels, je vis et travaille à Sarajevo.

Depuis plusieurs années, tu travailles sur un corpus de photographies intitulé No trace promises the past, c’est un projet que tu poursuis au quotidien – l’espace public considéré comme atelier – un projet que tu pourrais poursuivre toute ta vie ? Tu m’en dis un peu plus ?

En effet, je ne vois pas l’art comme quelque chose de fini, ce travail est une sorte de procédé, comme une documentation quotidienne de ma vie, un cycle, une photographie en amène une autre, c’est une pratique de documentation qui me semble naturelle.
Je viens de la scène du graffiti à Sarajevo. J’avais 7 ans quand la guerre a commencé, j’ai dû fuir la Bosnie-Herzégovine, j’étais réfugié à Zagreb. Je suis revenu quelques années après la fin de la guerre. Dès le début de mon adolescence, j’ai très vite rejoint la scène d’artistes graffiti, je n’étais pas le seul, j’avais besoin de me réapproprier ma ville, je voulais marquer ma présence, comme un témoignage ou une preuve de mon existence écrite sur les murs : j’étais vivant. Beaucoup n’ont pas eu cette chance…
Dans ce projet je laisse une empreinte d’une sensation à un moment précis et dans un espace précis, comme un réaction sensorielle immédiate à une situation, l’utilisation du texte me semble franche et directe. Je cherche la simplicité et l’immédiateté…

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La plupart de tes œuvres utilisent du texte, des mots, des courtes phrases que tu inventes et qui sont très proches des haïku japonais… Tu m’en dis un peu plus ?

Je suis très intéressé par le langage, c’est drôle, je suis bosnien, mais je peux être compris en Croatie, en Serbie, notre langue commune étant le serbo-croate, ma petite amie est polonaise, mon galeriste est français, je travaille également pour une agence Suisse… et je parle un « broken english ». La plupart des textes sont en anglais, le fait de les rédiger en anglais m’oblige à reformuler les choses, le langage change ma façon de penser, m’emmène vers de nouveaux territoires, ça me pousse autre part, parfois même j’invente des mots, des tournures de phrases… Le texte est aussi pour moi une forme de dessin, je pense qu’on retient autant un mot qu’une image…

Parlons un peu du projet pour Galerie Showcase à Grenoble. Dis-moi si je me trompe, c’est une observation : j’ai le sentiment que la jeune génération d’artistes de Bosnie-Herzégovine se détache de plus en plus des sujets liés à la guerre (mémoire collective et individuelle, identité, frontières, nationalisme). Nous sommes aujourd’hui plus de 20 ans après la fin de la guerre ; est-ce un moment de transition ?

La génération d’artistes qui me précède a vécu de plein fouet la guerre ; ils étaient assez grand pour comprendre, pour se souvenir. Il était nécessaire et logique que ces artistes en parlent, c’est leur histoire, leur mémoire, ils l’ont traduit au travers de beaucoup d’œuvres puissantes émotionnellement, c’est la traduction d’une souffrance vécue.
L’art ne changera rien, il est naïf de penser que l’art peut changer le monde, les artistes s’engagent mais l’art ne sauvera jamais le monde… bien que ce soit d’une certaine manière une arme de défense contre la barbarie.
Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est mon identité morcelée, ce que je suis au monde : je suis originaire de Sarajevo, j’étais réfugié, ce sont les faits ; c’est très difficile au regard des autres d’être la « victime ». J’aimerais être vu comme un artiste plutôt que comme une victime de guerre traumatisée : je veux faire des fêtes, faire l’amour tous les jours, me saouler avec mes ami(e)s, me sentir libre et vivant. J’aimerais tellement que l’on parle d’autre chose… d’art peut-être…

Entretien avec Pierre Courtin, avril 2019.

 

3 Bojan Stojčić Emotions waiting for a shape from No Trace Promises The Path color photography 29x195cm on going serie from 2013

Bojan Stojčić, Emotions waiting for a shape, photographie couleur, 29x19,5cm, extrait de la série No Trace Promises The Path, en cours depuis 2013.

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L'Envers d'une histoire

L'envers d'une histoire

Un film de Mila Turajlić (Serbie)

Suivi d'un débat avec Simon Rico, journaliste au Courrier des Balkans

En partenariat avec Cinéduc

Où? : Cinéma Juliet Berto
Quand? Mercredi 15 mai 2019 à 20h

Billetterie : disponible en ligne pour les adhérents du Ciné-Club de Grenoble (5,5€) ou
sur place pour les non-adhérents (tarifs : 7€/12€)

Envers 11

Une porte condamnée dans un appartement de Belgrade révèle l'histoire d'une famille et d'un pays dans la tourmente. Tandis que la réalisatrice entame une conversation avec sa mère, le portrait intime cède la place à son parcours de révolutionnaire, à son combat contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Slobodan Milosevic.

Un documentaire de Mila Turajilic sélectionné au festival international de Nyon "Visions du Réel" en avril 2018, et aux "Etats généraux du film documentaire" à Lussas en août 2018. L'Envers d'une Histoire a remporté plus d'une vingtaine de prix internationaux.

Notes de Mila Turajlić

Je suis née en 1979, j’avais 1 an quand Tito est mort et 11 ans quand Milošević est arrivé au pouvoir, 12 ans quand la guerre en ex-Yougoslavie a commencé, 16 quand elle s’est achevée, 20 ans quand l'OTAN nous a bombardés, 21 quand nous nous sommes finalement débarrassés de Milošević, 24 lorsque notre Premier Ministre a été assassiné, et aujourd'hui, à l'âge mûr de 39 ans, je veux parler de mon pays, d'un point de vue très personnel, et d'un point de départ très précis - l'endroit où je vis.

Une histoire exhumée

J’ai cherché à restituer le passé à partir d’images d’archives et de souvenirs de ma mère et d’en faire commentaire personnel sur sept décennies d’histoire mouvementée. Les archives de guerres dans les Balkans des années 90 sont fortes et puissamment dérangeantes, et le film les utilise avec parcimonie. Au contraire, il se concentre sur les voix de la raison qui n’ont pas été entendues. Les archives soulignent qu’à chaque étape de la montée du nationalisme, de l’éclatement de la guerre, de la répression brutale du régime et même de l’euphorie de la révolution, il y a eu des voix de la raison, qui se trouvèrent noyées dans l’hystérie.

En retraçant l’histoire oubliée de la résistance pendant les années Milošević, la recherche d’archives nous a plongés dans des collections VHS personnelles, récupérant ainsi des images qui avait disparues depuis.

Envers 5

Image d'archives des manifestations du 5 octobre 2000 à Belgrade ayant précédées la chute de Slobodan Milošević. Crédits photo : L'Envers d'une histoire, Survivance.

À travers les observations de ma mère, les allées et venues quotidiennes dans l’appartement, les images de vie dans la rue comme celles vues depuis les fenêtres, avec l’utilisation contrastée d’archives de reportages TV « officiels », j’ai la volonté de montrer une Serbie rarement vue dans les médias, celle où les gens sont sincères à propos de leur vie et essayent de créer une identité au-delà de celle des divisions politiques. En montrant les vérités vécues de ceux dont la vie personnelle a été façonnée par des événements politiques, il émerge de L’Envers d’une histoire un récit dans lequel tout le monde est à la merci des grandes marées de l’histoire, et pourtant, avec le pouvoir de prendre son destin entre ses propres mains.
Un défi pour la prochaine génération.

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L'Envers d'une histoire
Serbie, France, Qatar - 2018 - 104 min

Réalisation : Mila Turajlić
Avec : Srbjanska Turajlić, Mila Turajlić...

Retrouvez le dossier de presse complet de l'Envers d'une histoire sur le site de Survivance.

 

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Sarajevo : State in Time

Sarajevo : State in Time
Une histoire de Laibach et du NSK

Un film de Benjamin Jung & Théo Meurisse (France)

Suivi d'un débat avec Benjamin Jung, Théo Meurisse et Ivan Novak du groupe LAIBACH

Dans le cadre de Grenoble vit l'Europe

Où? : Cinéma Juliet Berto
Quand? Samedi 18 mai 2019 à 20h

Ouverture de la buvette à 19h

Billetterie : disponible en ligne pour les adhérents du Ciné-Club de Grenoble (5,5€) et
et exceptionnellement les non-adhérents (10€).
Une billetterie sera également disponible à l'entrée du Cinéma Juliet Berto le 18 mai.

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Siège de Sarajevo, Bosnie-Herzégovine, 1995

Cela fait trois ans que les habitants vivent au rythme des explosions et des tirs de sniper. Alors que nombreux sont ceux qui prennent les armes, une autre forme de résistance se met en place : la culture permet aux habitants d’affirmer leur humanité.
Le temps d’un concert, d’une pièce de théâtre ou d’un film, ils oublient l’isolement, le bruit des bombes et les restrictions alimentaires. C’est dans ce climat d’urgence humanitaire et artistique que Laibach et les artistes du NSK traversent l’ex-Yougoslavie en flammes jusqu’à Sarajevo. Ils proclament la ville territoire de l’État NSK dans le temps.


SARAJEVO : STATE IN TIME donne la parole à ceux qui ont écrit ce pan de l’histoire et à ceux qui ont vécu l’événement, considéré aujourd’hui comme un des plus importants du siège.

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Ivan Novak, auteur, compositeur et porte parole de Laibach. Credits photo : Benjamin Jung et Théo Meurisse.

Note des réalisateurs

Sarajevo : State in Time raconte une aventure inédite, jamais racontée et jamais traitée dans un film documentaire. L’histoire de SSIT, c’est la petite histoire dans la grande, celle d’artistes slovènes venus soutenir les habitants assiégés de Sarajevo en 1995, en pleine guerre de Bosnie-Herzégovine.

Nous avons découvert l’existence du NSK au détour d’une conversation avec des amis musiciens au sujet du groupe Laibach. L’un d’eux a évoqué une histoire selon laquelle Laibach et Irwin seraient partis à Sarajevo pendant la troisième année de la guerre de Bosnie-Herzégovine, afin d’y donner des concerts et de délivrer des passeports de l’État philosophique du NSK.

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Passeport du NSK State in Time édité lors de l'Etat NSK Sarajevo. Crédits photo : Benjamin Jung et Théo Meurisse.

Journalistes de formation, nous avons voulu chercher des preuves tangibles et des traces de cette aventure, il fut impossible de trouver quoique ce soit sur internet ou à la bibliothèque, si ce n’est cette ligne de texte sur la page Wikipédia de Laibach : « Durant le siège de Sarajevo (1992-1996), les passeports NSK auraient permis à plusieurs centaines de personnes de fuir la ville. » De fil en aiguille nous sommes peu à peu rentrés dans l’univers NSK, nous avons réussi à rentrer en contact assez rapidement avec Ivan Novak, leader et porte-parole du groupe Laibach qui a été notre porte d’entrée vers le reste du NSK.

Notre aventure nous a fait voyager dans plus de six pays différents au cœur de l’Europe et des Balkans, depuis Ljubljana en passant par Paris et Bienne, jusqu’à la belle Sarajevo, théâtre des affrontements entre nationalistes pendant ce qui est considéré comme le plus long siège de l’Histoire moderne. Artistes, militaires, historiens et habitants de Sarajevo témoins des années terribles du siège… Tous les protagonistes de l’aventure du NSK nous ont donné les clés pour reconstituer leur périple et raconter une histoire encore inconnue du grand public.

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Sarajevo : State in Time
France, Bosnie-Herzégovine - 2019 - 52 min
Réalisation : Benjmain Jung et Théo Meurisse
Avec Laibach, IRWIN, Peter Mlakar, Edin Numankadić...
Première projection en version définitive.

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NSK Država Sarajevo

NSK Država Sarajevo

L'Etat NSK à Sarajevo 1995

Avec le concours du Musée Historique de Bosnie-Herzégovine
Dans le cadre de "Grenoble vit l'Europe"

Où? : Maison de l'International
Quand? 6 au 29 mai
Horaires : 14h-18h du lundi au jeudi et 13h-17h le vendredi

Vernissage le 9 mai 2019 à 19h

Gratuit

Etat NSK Sarajevo 1995

 Crédit photo : Zoran Kanlic

Rock the siege

« Dans cet abattoir, vous auriez pu devenir des zombies, » adressait Peter Mlakar aux citoyens de Sarajevo lors de l’inauguration de l’État NSK dans la ville assiégée. Privés de tout, les habitants de Sarajevo vivaient d’expositions, de concerts et de performances organisées dans différents lieux — des halls d’entrée aux espaces publics. Durant la guerre, l’art est devenu plus qu’un simple moyen de communication : il a renforcé l’esprit des gens en leur permettant de persister, de s'exprimer, de préserver le sens commun, de résister.

L'un des événements qui redonna espoir à la ville et qui créa une illusion de normalité fût le projet artistique et politique de l’État NSK à Sarajevo du Neue Slowenische Kunst (NSK), présenté au Théâtre National les 21 et 22 novembre 1995. Tandis qu’on préparait le concert de Laibach — groupe d’art rock fondé en 1980 en Slovénie, ex-Yougoslavie, le plus influent de la région hier comme aujourd’hui — à Sarajevo, préparations incluant la recherche d’équipement et d’électricité, les politiciens décidaient de l’avenir de Sarajevo et de la Bosnie-Herzégovine. La file d’attente devant le département délivrant les passeports du NSK démontrait ce que ces documents représentaient pour les Sarajéviens ; pour la plupart des personnes présentes, il s’agissait de leur tout premier passeport après le passeport rouge yougoslave. L’engouement pour le concert de Laibach fut tel que les entrées latérales du Théâtre National furent entravées par ceux qui n’avaient pas pu avoir de billets et voulaient tout de même y assister. Lorsque tout le public fut installé dans la salle, Sarajevo eut droit à son concert — à la hauteur de ceux donnés durant la tournée NATO.

 

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Exposition NSK Država Sarajevo 1995 au Musée Historique de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo, mai 2018. Credit photo : Zoran Kanlic.

Plus de deux décennies après ce « concert historique », l’exposition NSK Država Sarajevo du Musée Historique de Bosnie-Herzégovine entreprend de raconter l’histoire de la culture et de l’art à l’époque du siège en commençant par un événement qui, chronologiquement, mit fin à celui-ci. Cette histoire est relatée au travers des photographies de Zoran Kanlić et des témoignages des citoyens de Sarajevo. L’exposition nous rappelle le pouvoir de l’art — un langage dont se sert le Musée de Bosnie-Herzégovine pour parler du passé.

À l’occasion de  Grenoble vit l’Europe , la Maison de l’International accueille l’exposition NSK Država Sarajevo, avec le concours du Musée Historique de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo. Entre 1992 et 1996, Sarajevo, capitale de la République de Bosnie-Herzégovine, connut le plus long siège de l’histoire contemporaine, ville martyre du déferlement de violences nationalistes qui a suivi la désintégration de la Yougoslavie. L’exposition NSK Država Sarajevo est montrée, pour la première fois, hors des frontières bosniennes.

Le 18 mai, le documentaire Sarajevo : State in Time  sera projeté au Cinéma Juliet Berto, en partenariat avec le Ciné-Club de Grenoble en présence des réalisateurs Benjamin Jung et Théo Meurisse, ainsi que d’Ivan Novak, leader du groupe Laibach. Ce film revient sur le témoignage de ceux qui ont organisé et vécu le concert de Laibach dans la ville assiégée de Sarajevo.

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