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L'envers d'une affiche

L'envers d'une affiche

NSK Rendez-Vous Grenoble : 3e édition par Valnoir

Le visuel officiel de cette nouvelle édition du NSK Rendez-Vous Grenoble est, une nouvelle fois, réalisé par le designer Valnoir. Ce dernier puise son inspiration chez John Heartfield dans la plus pure tradition des détournements du NSK. A la fois intelligente et subversive, l'affiche illustre les années sombres de la Bosnie-Herzégovine, survenues avec le démembrement de la Yougoslavie et la folie des hommes - notamment à travers la figure de Ratko Mladić -, un des thèmes principaux du nouveau NSK Rendez-Vous Grenoble. Décryptage.

Mladić, le boucher des Balkans

Difficile de parler du siège de Sarajevo et de la guerre civile en Bosnie-Herzégovine dans les années 90 sans évoquer la figure de Ratko Mladić, condamné à la prison à perpétuité pour crime de guerre, crimes contre l'humanité et génocide en 2017.
Militaire de carrière, Mladić est nommé commandant de la JNA (Armée populaire Yougoslave) en 1991. Entre 1992 et 1996, il sera l'un des principaux belligérants de l'armée paramilitaire Serbe de Bosnie, sous les ordres de Radovan Karadžić et Slobodan Milošević, et le tortionnaire de siège de Sarajevo et du massacre de Srebrenica en Bosnie.

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Ratko Mladić et Radovan Karadžić, les bouchers des Balkans.

"Tirez ! Tirez sans arrêt ! Tirez sur Baščaršija ! Vous m’avez compris ? Il faut les rendre fous." L'ordre que Mladić donne à ses hommes au début du siège de Sarajevo, le 6 avril 1992, après les manifestations pacifistes qui se terminent sur des tirs de snipers sur la foule, donnent froid dans le dos. Ils dénotent de la stratégie du commandant des forces Serbes de Bosnie. La population serbe dispersée en Yougoslavie récuse farouchement l'indépendance de la République de Bosnie-Herzégovine, région la plus métissée de la fédération yougoslave, de peur de vivre de nouveau le traumatisme de la seconde guerre mondiale où la Croatie, alors sous domination oustachi alliée au nazis, pratiquait le nettoyage ethnique systématique des population serbes en Croatie et en Bosnie au début des années 40.

Car Sarajevo, la multiculturelle, refuse de céder aux chants des sirènes du nationalisme. Pilloner la ville, rendre folle sa population prostrée, tirer à l'aveugle sur les civils - sans épargner les citoyens de serbes de Sarajevo, eux aussi victimes du siège - seront le cercueil de la Yougoslavie et le plan de guerre de Karadžić et Mladić. Un sombre dessein qui leur vaudra à tous les deux le surnom de "Bouchers des Balkans".

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Incendie du parlement de Sarajevo.

Le sanguinaire Mladić illustre l'affiche du NSK Rendez-Vous Grenoble, un tablier et un hachoir de boucher à la main. Derrière lui, le parlement de Sarajevo est en feu. Une des images les plus fortes du siège qui durera 3 ans, 8 mois et 9 jours. Sarajevo, blessée dans sa chair, survit tout en conservant les stigmates de la guerre près de 25 ans après la fin du siège.

"Utiliser la photographie comme une arme"

S'il est un autre boucher tristement célèbre, c'est Hermann Göring, fondateur de la Gestapo et commandant en chef de la Luftwaffe sous le drapeau Nazi.
Dans la nuit du 27 au 28 février 1933, le Reichstag - parlement allemand - est volontairement incendié. Göring accuse les communistes de cet acte criminel et s'en sert comme objet de propagande, débouchant sur le massacre de nombreux civils innocents et les premières déportations vers les camps de concentration. Pourtant, la thèse désignant Göring comme responsable et/ou complice de l'incendie du Reichstag est toujours d'actualité.

Depuis 1924, l'artiste allemand John Heartfield travaille en tant que designer graphique au magazine communiste Arbeiter Illustrierte Zeitung - AIZ, Journal illustré des Travailleurs. Heartfield est un artiste issu du mouvement Dada, profondément antifasciste et antinazi. Il n'aura de cesse de s'attaquer à la propagande totalitaire du IIIe Reich par ses photomontages, dénonçant la montée du nationalisme et se moquant du nazisme par son travail d'artiste engagé.

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Göring, le boucher du IIIe Reich, John Heartfield, AIZ, 1933.

Son photomontage en couverture de AIZ, en 1933, agrémenté du titre Göring, le Boucher du IIIe Reich reste un monument de l'histoire de l'Art. Il est aujourd'hui exposé à l'Académie des Arts de Berlin. En arrière plan, le Reichstag est détruit par les flammes et, derrière cette caricature virulence, se lit la dénonciation sans équivoque des atrocités et du mensonge des nazis.

C'est cette oeuvre que Valnoir a décidé de prendre, avec une intelligence et une ironie mordante, comme inspiration pour l'affiche du NSK Rendez-Vous Grenoble afin d'illustrer formellement et idéologiquement le parallèle entre Göring et Mladić, le Reichstag et le parlement de Sarajevo, l'engagement artistique et la propagande totalitaire.

John Heartfield est une des principales inspirations du travail des artistes du NSK. Qu'il s'agisse du photomontage "Sang et fer", de "La main a 5 doigts" ou encore "Mimétisme" où Joseph Goebbels affluble Hitler de la barbe de Karl Marx, les artistes du NSK évoquent et détournent souvent Heartfield. Le NSK multiple les références artistiques, politiques et idéologiques dans leur travail.

Quoi de plus naturel alors que d'invoquer Heartfield au NSK Rendez-Vous Grenoble grâce à la patte incontournable de Valnoir...

Jettez donc un oeil au travail sans concession de Valnoir, invité lors de la précédente édition en octobre dernier pour son exposition Liberation Days ainsi que sur son site web.

montage heartfield

Photomontages de John Heartfield souvent détournés dans les travaux du NSK.
Mimikry (Mimétisme), 1934 - 5 Finger hat Die Hand, 1928 - Blut und Eisen, 1934.

 

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Seeking for a person - Bojan Stojčić

Seeking for a person

Exposition de Bojan Stojčić (Sarajevo, BiH)

Sous le commissariat de Pierre Courtin (Duplex 100m2, Sarajevo)  

Où? : Galerie Showcase
Quand? 26 avril au 9 juin 2019

Visite commentée et apéro le vendredi 17 Mai à 18h30


Gratuit

Interview avec Bojan Stojčić réalisée par Pierre Courtin.

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Young man (30) from Sarajevo, BiH, seeks a person to discuss art with. Text: 00 387 62 130 153

Salut Bojan, on te connait peu encore en France, peux-tu rapidement te présenter ?

Je suis un jeune artiste, travaillant dans le domaine des arts visuels, je vis et travaille à Sarajevo.

Depuis plusieurs années, tu travailles sur un corpus de photographies intitulé No trace promises the past, c’est un projet que tu poursuis au quotidien – l’espace public considéré comme atelier – un projet que tu pourrais poursuivre toute ta vie ? Tu m’en dis un peu plus ?

En effet, je ne vois pas l’art comme quelque chose de fini, ce travail est une sorte de procédé, comme une documentation quotidienne de ma vie, un cycle, une photographie en amène une autre, c’est une pratique de documentation qui me semble naturelle.
Je viens de la scène du graffiti à Sarajevo. J’avais 7 ans quand la guerre a commencé, j’ai dû fuir la Bosnie-Herzégovine, j’étais réfugié à Zagreb. Je suis revenu quelques années après la fin de la guerre. Dès le début de mon adolescence, j’ai très vite rejoint la scène d’artistes graffiti, je n’étais pas le seul, j’avais besoin de me réapproprier ma ville, je voulais marquer ma présence, comme un témoignage ou une preuve de mon existence écrite sur les murs : j’étais vivant. Beaucoup n’ont pas eu cette chance…
Dans ce projet je laisse une empreinte d’une sensation à un moment précis et dans un espace précis, comme un réaction sensorielle immédiate à une situation, l’utilisation du texte me semble franche et directe. Je cherche la simplicité et l’immédiateté…

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La plupart de tes œuvres utilisent du texte, des mots, des courtes phrases que tu inventes et qui sont très proches des haïku japonais… Tu m’en dis un peu plus ?

Je suis très intéressé par le langage, c’est drôle, je suis bosnien, mais je peux être compris en Croatie, en Serbie, notre langue commune étant le serbo-croate, ma petite amie est polonaise, mon galeriste est français, je travaille également pour une agence Suisse… et je parle un « broken english ». La plupart des textes sont en anglais, le fait de les rédiger en anglais m’oblige à reformuler les choses, le langage change ma façon de penser, m’emmène vers de nouveaux territoires, ça me pousse autre part, parfois même j’invente des mots, des tournures de phrases… Le texte est aussi pour moi une forme de dessin, je pense qu’on retient autant un mot qu’une image…

Parlons un peu du projet pour Galerie Showcase à Grenoble. Dis-moi si je me trompe, c’est une observation : j’ai le sentiment que la jeune génération d’artistes de Bosnie-Herzégovine se détache de plus en plus des sujets liés à la guerre (mémoire collective et individuelle, identité, frontières, nationalisme). Nous sommes aujourd’hui plus de 20 ans après la fin de la guerre ; est-ce un moment de transition ?

La génération d’artistes qui me précède a vécu de plein fouet la guerre ; ils étaient assez grand pour comprendre, pour se souvenir. Il était nécessaire et logique que ces artistes en parlent, c’est leur histoire, leur mémoire, ils l’ont traduit au travers de beaucoup d’œuvres puissantes émotionnellement, c’est la traduction d’une souffrance vécue.
L’art ne changera rien, il est naïf de penser que l’art peut changer le monde, les artistes s’engagent mais l’art ne sauvera jamais le monde… bien que ce soit d’une certaine manière une arme de défense contre la barbarie.
Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est mon identité morcelée, ce que je suis au monde : je suis originaire de Sarajevo, j’étais réfugié, ce sont les faits ; c’est très difficile au regard des autres d’être la « victime ». J’aimerais être vu comme un artiste plutôt que comme une victime de guerre traumatisée : je veux faire des fêtes, faire l’amour tous les jours, me saouler avec mes ami(e)s, me sentir libre et vivant. J’aimerais tellement que l’on parle d’autre chose… d’art peut-être…

Entretien avec Pierre Courtin, avril 2019.

 

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Bojan Stojčić, Emotions waiting for a shape, photographie couleur, 29x19,5cm, extrait de la série No Trace Promises The Path, en cours depuis 2013.

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L'Envers d'une histoire

L'envers d'une histoire

Un film de Mila Turajlić (Serbie)

Suivi d'un débat avec Simon Rico, journaliste au Courrier des Balkans

En partenariat avec Cinéduc

Où? : Cinéma Juliet Berto
Quand? Mercredi 15 mai 2019 à 20h

Billetterie : disponible en ligne pour les adhérents du Ciné-Club de Grenoble (5,5€) ou
sur place pour les non-adhérents (tarifs : 7€/12€)

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Une porte condamnée dans un appartement de Belgrade révèle l'histoire d'une famille et d'un pays dans la tourmente. Tandis que la réalisatrice entame une conversation avec sa mère, le portrait intime cède la place à son parcours de révolutionnaire, à son combat contre les fantômes qui hantent la Serbie, dix ans après la révolution démocratique et la chute de Slobodan Milosevic.

Un documentaire de Mila Turajilic sélectionné au festival international de Nyon "Visions du Réel" en avril 2018, et aux "Etats généraux du film documentaire" à Lussas en août 2018. L'Envers d'une Histoire a remporté plus d'une vingtaine de prix internationaux.

Notes de Mila Turajlić

Je suis née en 1979, j’avais 1 an quand Tito est mort et 11 ans quand Milošević est arrivé au pouvoir, 12 ans quand la guerre en ex-Yougoslavie a commencé, 16 quand elle s’est achevée, 20 ans quand l'OTAN nous a bombardés, 21 quand nous nous sommes finalement débarrassés de Milošević, 24 lorsque notre Premier Ministre a été assassiné, et aujourd'hui, à l'âge mûr de 39 ans, je veux parler de mon pays, d'un point de vue très personnel, et d'un point de départ très précis - l'endroit où je vis.

Une histoire exhumée

J’ai cherché à restituer le passé à partir d’images d’archives et de souvenirs de ma mère et d’en faire commentaire personnel sur sept décennies d’histoire mouvementée. Les archives de guerres dans les Balkans des années 90 sont fortes et puissamment dérangeantes, et le film les utilise avec parcimonie. Au contraire, il se concentre sur les voix de la raison qui n’ont pas été entendues. Les archives soulignent qu’à chaque étape de la montée du nationalisme, de l’éclatement de la guerre, de la répression brutale du régime et même de l’euphorie de la révolution, il y a eu des voix de la raison, qui se trouvèrent noyées dans l’hystérie.

En retraçant l’histoire oubliée de la résistance pendant les années Milošević, la recherche d’archives nous a plongés dans des collections VHS personnelles, récupérant ainsi des images qui avait disparues depuis.

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Image d'archives des manifestations du 5 octobre 2000 à Belgrade ayant précédées la chute de Slobodan Milošević. Crédits photo : L'Envers d'une histoire, Survivance.

À travers les observations de ma mère, les allées et venues quotidiennes dans l’appartement, les images de vie dans la rue comme celles vues depuis les fenêtres, avec l’utilisation contrastée d’archives de reportages TV « officiels », j’ai la volonté de montrer une Serbie rarement vue dans les médias, celle où les gens sont sincères à propos de leur vie et essayent de créer une identité au-delà de celle des divisions politiques. En montrant les vérités vécues de ceux dont la vie personnelle a été façonnée par des événements politiques, il émerge de L’Envers d’une histoire un récit dans lequel tout le monde est à la merci des grandes marées de l’histoire, et pourtant, avec le pouvoir de prendre son destin entre ses propres mains.
Un défi pour la prochaine génération.

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L'Envers d'une histoire
Serbie, France, Qatar - 2018 - 104 min

Réalisation : Mila Turajlić
Avec : Srbjanska Turajlić, Mila Turajlić...

Retrouvez le dossier de presse complet de l'Envers d'une histoire sur le site de Survivance.

 

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Sarajevo : State in Time

Sarajevo : State in Time
Une histoire de Laibach et du NSK

Un film de Benjamin Jung & Théo Meurisse (France)

Suivi d'un débat avec Benjamin Jung, Théo Meurisse et Ivan Novak du groupe LAIBACH

Dans le cadre de Grenoble vit l'Europe

Où? : Cinéma Juliet Berto
Quand? Samedi 18 mai 2019 à 20h

Ouverture de la buvette à 19h

Billetterie : disponible en ligne pour les adhérents du Ciné-Club de Grenoble (5,5€) et
et exceptionnellement les non-adhérents (10€).
Une billetterie sera également disponible à l'entrée du Cinéma Juliet Berto le 18 mai.

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Siège de Sarajevo, Bosnie-Herzégovine, 1995

Cela fait trois ans que les habitants vivent au rythme des explosions et des tirs de sniper. Alors que nombreux sont ceux qui prennent les armes, une autre forme de résistance se met en place : la culture permet aux habitants d’affirmer leur humanité.
Le temps d’un concert, d’une pièce de théâtre ou d’un film, ils oublient l’isolement, le bruit des bombes et les restrictions alimentaires. C’est dans ce climat d’urgence humanitaire et artistique que Laibach et les artistes du NSK traversent l’ex-Yougoslavie en flammes jusqu’à Sarajevo. Ils proclament la ville territoire de l’État NSK dans le temps.


SARAJEVO : STATE IN TIME donne la parole à ceux qui ont écrit ce pan de l’histoire et à ceux qui ont vécu l’événement, considéré aujourd’hui comme un des plus importants du siège.

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Ivan Novak, auteur, compositeur et porte parole de Laibach. Credits photo : Benjamin Jung et Théo Meurisse.

Note des réalisateurs

Sarajevo : State in Time raconte une aventure inédite, jamais racontée et jamais traitée dans un film documentaire. L’histoire de SSIT, c’est la petite histoire dans la grande, celle d’artistes slovènes venus soutenir les habitants assiégés de Sarajevo en 1995, en pleine guerre de Bosnie-Herzégovine.

Nous avons découvert l’existence du NSK au détour d’une conversation avec des amis musiciens au sujet du groupe Laibach. L’un d’eux a évoqué une histoire selon laquelle Laibach et Irwin seraient partis à Sarajevo pendant la troisième année de la guerre de Bosnie-Herzégovine, afin d’y donner des concerts et de délivrer des passeports de l’État philosophique du NSK.

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Passeport du NSK State in Time édité lors de l'Etat NSK Sarajevo. Crédits photo : Benjamin Jung et Théo Meurisse.

Journalistes de formation, nous avons voulu chercher des preuves tangibles et des traces de cette aventure, il fut impossible de trouver quoique ce soit sur internet ou à la bibliothèque, si ce n’est cette ligne de texte sur la page Wikipédia de Laibach : « Durant le siège de Sarajevo (1992-1996), les passeports NSK auraient permis à plusieurs centaines de personnes de fuir la ville. » De fil en aiguille nous sommes peu à peu rentrés dans l’univers NSK, nous avons réussi à rentrer en contact assez rapidement avec Ivan Novak, leader et porte-parole du groupe Laibach qui a été notre porte d’entrée vers le reste du NSK.

Notre aventure nous a fait voyager dans plus de six pays différents au cœur de l’Europe et des Balkans, depuis Ljubljana en passant par Paris et Bienne, jusqu’à la belle Sarajevo, théâtre des affrontements entre nationalistes pendant ce qui est considéré comme le plus long siège de l’Histoire moderne. Artistes, militaires, historiens et habitants de Sarajevo témoins des années terribles du siège… Tous les protagonistes de l’aventure du NSK nous ont donné les clés pour reconstituer leur périple et raconter une histoire encore inconnue du grand public.

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Sarajevo : State in Time
France, Bosnie-Herzégovine - 2019 - 52 min
Réalisation : Benjmain Jung et Théo Meurisse
Avec Laibach, IRWIN, Peter Mlakar, Edin Numankadić...
Première projection en version définitive.

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NSK Država Sarajevo

NSK Država Sarajevo

L'Etat NSK à Sarajevo 1995

Avec le concours du Musée Historique de Bosnie-Herzégovine
Dans le cadre de "Grenoble vit l'Europe"

Où? : Maison de l'International
Quand? 6 au 29 mai
Horaires : 14h-18h du lundi au jeudi et 13h-17h le vendredi

Vernissage le 9 mai 2019 à 19h

Gratuit

Etat NSK Sarajevo 1995

 Crédit photo : Zoran Kanlic

Rock the siege

« Dans cet abattoir, vous auriez pu devenir des zombies, » adressait Peter Mlakar aux citoyens de Sarajevo lors de l’inauguration de l’État NSK dans la ville assiégée. Privés de tout, les habitants de Sarajevo vivaient d’expositions, de concerts et de performances organisées dans différents lieux — des halls d’entrée aux espaces publics. Durant la guerre, l’art est devenu plus qu’un simple moyen de communication : il a renforcé l’esprit des gens en leur permettant de persister, de s'exprimer, de préserver le sens commun, de résister.

L'un des événements qui redonna espoir à la ville et qui créa une illusion de normalité fût le projet artistique et politique de l’État NSK à Sarajevo du Neue Slowenische Kunst (NSK), présenté au Théâtre National les 21 et 22 novembre 1995. Tandis qu’on préparait le concert de Laibach — groupe d’art rock fondé en 1980 en Slovénie, ex-Yougoslavie, le plus influent de la région hier comme aujourd’hui — à Sarajevo, préparations incluant la recherche d’équipement et d’électricité, les politiciens décidaient de l’avenir de Sarajevo et de la Bosnie-Herzégovine. La file d’attente devant le département délivrant les passeports du NSK démontrait ce que ces documents représentaient pour les Sarajéviens ; pour la plupart des personnes présentes, il s’agissait de leur tout premier passeport après le passeport rouge yougoslave. L’engouement pour le concert de Laibach fut tel que les entrées latérales du Théâtre National furent entravées par ceux qui n’avaient pas pu avoir de billets et voulaient tout de même y assister. Lorsque tout le public fut installé dans la salle, Sarajevo eut droit à son concert — à la hauteur de ceux donnés durant la tournée NATO.

 

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Exposition NSK Država Sarajevo 1995 au Musée Historique de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo, mai 2018. Credit photo : Zoran Kanlic.

Plus de deux décennies après ce « concert historique », l’exposition NSK Država Sarajevo du Musée Historique de Bosnie-Herzégovine entreprend de raconter l’histoire de la culture et de l’art à l’époque du siège en commençant par un événement qui, chronologiquement, mit fin à celui-ci. Cette histoire est relatée au travers des photographies de Zoran Kanlić et des témoignages des citoyens de Sarajevo. L’exposition nous rappelle le pouvoir de l’art — un langage dont se sert le Musée de Bosnie-Herzégovine pour parler du passé.

À l’occasion de  Grenoble vit l’Europe , la Maison de l’International accueille l’exposition NSK Država Sarajevo, avec le concours du Musée Historique de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo. Entre 1992 et 1996, Sarajevo, capitale de la République de Bosnie-Herzégovine, connut le plus long siège de l’histoire contemporaine, ville martyre du déferlement de violences nationalistes qui a suivi la désintégration de la Yougoslavie. L’exposition NSK Država Sarajevo est montrée, pour la première fois, hors des frontières bosniennes.

Le 18 mai, le documentaire Sarajevo : State in Time  sera projeté au Cinéma Juliet Berto, en partenariat avec le Ciné-Club de Grenoble en présence des réalisateurs Benjamin Jung et Théo Meurisse, ainsi que d’Ivan Novak, leader du groupe Laibach. Ce film revient sur le témoignage de ceux qui ont organisé et vécu le concert de Laibach dans la ville assiégée de Sarajevo.

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Benjamin Jung & Théo Meurisse

Benjamin Jung & Théo Meurisse

Journalistes (France)

 

Passant constamment d'un médium artistique à un autre, Benjamin Jung s’est rapidement passionné à tous les aspects du cinéma, de la mise en scène à la musique. Enquêteur de talent, son comparse Théo Meurisse a traîné sa caméra sur les tournages de films documentaires.

Leur collaboration remonte à leurs études de journalisme. Après un an et demi d'investigation et de tournage dans six pays différents, ils présentent pour la première fois Sarajevo: State In Time, leur premier long métrage documentaire.

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Simon Rico

Simon Rico

Rédacteur au Courrier des Balkans (France)

 

Géographe de formation, Simon Rico est journaliste.

Il co-dirige la rédaction en chef du Courrier des Balkans et couvre l'actualité de l'Europe du Sud-Est pour divers médias francophones (RFI, Mediapart, Le Monde diplomatique, RTBF, etc.).

Simon Rico est aussi producteur à France Culture où il s'intéresse aux rapports entre musique, histoire et société. Il est notamment l'auteur de la série radiophonique « I go Yougo, un voyage musical en Yougoslavie ».

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Ivan Novak (LAIBACH)

Ivan NOVAK

Auteur, compositeur et leader du groupe LAIBACH (Slovénie)

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Laibach est un groupe d’avant-garde industriel slovène internationalement acclamé, né en 1980 et originaire de Trbovlje (Slovénie, Yougoslavie). Laibach travaille dans la lignée pluridisciplinaire du Gesamkunstwerk, oeuvre d’art total, et mixe leur musique avec des visuels et des vidéos artistiques à forte portée politique et philosophique. Le groupe est également reconnu pour ses reprises d’hymnes pop et rock dont il s’amuse à détourner le message ou l’intention de la chanson originale (The Beatles, Queen, Prince, Rolling Stones, Opus…). Laibach s’est toujours réclamé de l’héritage de l’artiste Marcel Duchamp et de ses « readymade». Ils se définissent comme des "ingénieurs de l'âme humaine".


A ses débuts, le groupe est entouré d’une aura subversive qui provoqua de vives réactions de la part des autorités yougoslaves. Cependant, au tournant des années 90 et de l’implosion de la Yougoslavie, Laibach devient une référence pour les institutions artistiques slovènes ainsi qu’à l’étranger.
En 1992, ils font partis des fondateurs du NSK State in Time.
En 1995, ils se produisent dans la ville martyre de Sarajevo avec les autres artistes du NSK pour deux concerts exceptionnels dans la ville assiégée par les snipers serbes de Bosnie. Durant une semaine, Sarajevo est proclamée Etat du NSK, en réponse au siège interminable que subit la ville aux débuts des années 90, symbole du multicuturalisme européen que Ratko Mladić et Radovan Karadžić cherchent à annihiler.
En 2015, Laibach est le premier groupe de rock à jouer à Pyongyang, Corée du Nord. Suivra la sortie d’un documentaire sur l’organisation du concert, Liberation Day, projeté à Grenoble en octobre 2018, un album de reprise du film La mélodie du bonheur de Robert Wise ainsi qu'une tournée en 2019.

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Infos pratiques

Où ça se passe ?

plan 2019

Le Ciné-Club de Grenoble

Cinéma Juliet Berto
Passage du Palais de Justice
38000 Grenoble

Galerie Showcase

Place aux Herbes
38000 Grenoble

Maison de l'International

1 rue Hector Berlioz
38000 Grenoble

Transports en commun :

Arrêt Hubert Dubedout/Maison du Tourisme : Tram A
Arrêt Notre Dame : Tram B, ligne 16

Un grand MERCI à tous nos partenaires !
bandeau partenaires 2019

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Coup de projo sur le Ciné-Club de Grenoble

Le Ciné-Club : 51 ans de passion du cinéma

En porteur de projet du NSK Rendez-Vous Grenoble, Le Ciné-Club de Grenoble accueille Ugis Olte et son documentaire culte Liberation Day sur l'organisation du premier concert de rock à Pyongyang, Corée du Nord, par Laibach chapeauté par le metteur en scène et co-réalisateur norvégien Morten Traavik, le samedi 13 octobre au Cinéma Juliet Berto.

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Les invités devant le Cinéma Juliet Berto pour la projection de Predictions of Fire lors du premier NSK Rendez-Vous Grenoble, mai 2016.

Oui, il s'agit bien du Ciné-Club de Grenoble et non la Cinémathèque même si les deux associations projettent dans la même salle, le Cinéma Juliet Berto.
Juliet Berto, c'est cette actrice et réalisatrice grenobloise partie trop jeune et à laquelle la salle de cinéma rend hommage. Vous l'avez surement croisée au détour d'un Godard, d'un Rivette ou d'un Miller.

Un peu d'histoire

Le Centre Culturel Cinématographique est fondé le 21 février 1967. Les membres fondateurs veulent, à travers cette association (de type loi 1901) «promouvoir la culture populaire et l'éducation permanente en s'inspirant de l'idéal laïc» : la plupart venant de l'enseignement, on peut comprendre un tel postulat. Rebaptisé "Le Ciné Club de Grenoble" en 2015, l'association programme une sélection annuelle de films riche et variée en terme de styles (fiction, documentaire, court métrage) à provenance internationale. Le Ciné-Club met en avant la découverte ou redécouverte de films cultes tout celles comme de bijoux inconnus.

Chaque séance se poursuit sur une discussion ou une rencontre avec le public.

Rencontre avec Aurélie Dos Santos, déléguée au projet NSK Rendez-Vous Grenoble.

 

Entretien

 

 

NSK Rendez-Vous Grenoble (NSK RDV) : Qu'est-ce que le NSK représente pour toi?

Aurélie Dos Santos (ADS) : Le NSK, c'est pour moi une passion, une utopie et une rupture dans l'histoire de l'art. J'ai découvert le NSK, il y a une vingtaine d'année, et comme beaucoup de monde, je pense, j'ai été un peu interloquée par ce que je lisais et j'entendais. Et il y a quelques années, en revenant sur le groupe Laibach, j'ai découvert toute la nébuleuse du NSK. Je me suis prise de passion pour ce mouvement qui reste très important dans l'histoire de l'art, qui ouvre aussi une porte sur les Balkans et l'ex-Yougoslavie et que j'ai envie de partager avec les autres.

NSK RDV : Quelle est ton implication dans le NSK Rendez-Vous Grenoble?

ADS : Je suis déléguée du festival NSK Rendez-Vous Grenoble. Je monte le projet avec le Ciné-Club de Grenoble ainsi que tous les partenaires qui nous ont rejoints : la galerie Showcase, la galerie Unpass, l'Ecole des Beaux Arts de Grenoble (ESAD), la Maison de l'International. Mon implication, c'est de coordonner la direction artistique, le contact avec les invités... toute la genèse de ce projet.

NSK RDV : Quel membre du NSK souhaiterais-tu rencontrer?

ADS : Il se trouve qu'aujourd'hui je connais certains artistes du NSK, puisqu'il y a deux ans, nous avions invité Roman Uranjek. Depuis, je connais pas mal d'artistes du mouvement notamment ceux d'IRWIN. Cette année, nous recevons Andrej Savski qui est le seul artiste que je ne connais pas encore. Je suis très fière de l'acceullir et j'ai vraiment hâte de le rencontrer. Après, j'aimerais vraiment rencontrer Ivan Novak et tous les artistes de Laibach. Donc si quelqu'un à Grenoble nous entend, sachez qu'il serait très intéressant - et nous sommes absolument partants à vous aider - de programmer Laibach dans une salle. N'hésitez pas à nous contacter et rejoignez-nous !

NSK RDV : Qu'attends-tu du NSK Rendez-Vous Grenoble?

ADS : Pouvoir partager avec le plus grand nombre de grenoblois - et j'espère aussi en dehors de Grenoble - cet évènement. J'attends qu'à Grenoble, on continue à organiser des évènements pluridisciplinaires, à inviter des artistes étrangers, qu'on découvre des cultures internationales et européennes. J'espère que cet évènement poursuivra ce qu'on a commencé en 2016 avec le premier NSK Rendez-Vous Grenoble et sera la confirmation de nouveaux rendez-vous à venir dans les prochaines années... Et, j'aimerais, un jour, pouvoir acceuillir la biennale du NSK Folk Art à Grenoble. Voilà ce que j'attends de cet évènement et j'espère que vous serez nombreux à nous rejoindre.

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